Gainsbourg, vie héroïque

Gainsbourg vie héroïqueSi je vous dis : Elisa, Elisa, Elisa saute moi au cou … Viens petite fille dans mon comic strip … Ne vous déplaise en dansant la javanaise … J’suis l’poinçonneur des lilas … Vous me dites ? Serge Gainsbourg évidemment. Lucien Ginsburg de son vrai nom.

Samedi, j’ai passé deux heures en sa compagnie. De son enfance dans le Paris de la seconde guerre à sa vie adulte, de ses premières passions pour la peinture à sa vie d’auteur compositeur interprète, il m’a tout dit, tout montré, ou presque.

Car Gainsbourg, vie héroïque, de Joann Sfar n’est pas un film. Ce n’est pas une quelconque biopic sur l’homme à la tête de choux. C’est un conte. Un conte en hommage à ce merveilleux poète qu’il était. Et dans un conte, il y a toujours une part d’imaginaire, toujours quelque chose qui a plus ou moins été inventé. Je ne dévoilerais rien ici de cette part d’imaginaire, je vous laisse vous faire votre propre idée. Néanmoins, ce que j’ai ressenti en le voyant est qu’il se dégage beaucoup de poésie, c’est un film à l’univers particulier, peuplé de créatures, double Gainsbourg/Gainsbarre, qui peut paraître déroutant au premier abord. Mais une fois pris dans le tourbillon (la bande son y est pour beaucoup), on n’a pas envie de partir, on a forcément envie de connaître la suite (même si on la connaît déjà).

Pour réaliser ce conte, Joann Sfar s’est entouré de gens exceptionnels. Le casting féminin est d’une rare beauté : Anna Mouglalis est sublime en Juliette Gréco, Laetitia Casta avec qui je me suis réconcilié dans ce film campe une B.B plus vraie que nature, Lucy Gordon en Jane Birkin et Mylène Jampanoï en Bambou sont tout aussi séduisantes. Last but not least, Eric Elmosnino est tout simplement bluffant en Serge Gainsbourg. Le mimétisme est à son comble. On s’y croirait.

5 bis, rue de Verneuil

Joann

Hier au 5, bis rue de Verneuil dans le 7ème, la maison de Serge Gainsbourg

A nous de vous faire préférer le train …

Oui bah là excuse moi mais c’est loupé.

Hier soir. Gare de Lyon. 20h15. Je suis sur le quai n°1. Mon RER D est affiché à 20h18. Chouette je n’ai pas longtemps à attendre. A 20h35 maximum je suis à la maison. Oui mais non. Le train est bien arrivé à 20h18 comme prévu sauf qu’il y a eu comme qui dirait une petite avarie. Encore.

Je monte dans le train, m’assied et patiente, les écouteurs vissés dans les oreilles. 5 minutes plus tard, le conducteur nous annonce qu’il y a un problème et que l’on doit patienter quelques minutes. Ouais bon ça va c’est pas la mort, ça va redémarrer bien vite. 10 minutes plus tard, la voix de la madame de la Gare de Lyon nous annonce qu’en fait il y a un train de bloqué à la sortie de la gare et qu’on doit attendre pendant une durée indéterminée. J’adore ce terme à la SNCF (le RER D, 550 000 voyageurs/jour, 460 trains/jour, le plus fréquenté d’Ile de France, est géré comme le RER C par la SNCF et non par la RATP). Durée indéterminée c’est fun.

Elle nous annonce également que les dessertes des deux gares de Maisons Alfort sont purement et simplement supprimées et que si l’on veut se rendre à Maisons Alfort, il faut aller jusqu’à Villeneuve Saint Georges (trois gares plus loin) puis faire demi tour en prenant le RER en direction de Paris. Hummm toi tu adores entendre ce genre de chose à 20h30 quand tu as fais ta journée de boulot et que tu n’as qu’une envie : rentrer pour dîner et avoir un semblant de vie sociale.

Alors, comme tu es bête et méchant, tu fais ce que la madame elle te dit. En même temps t’as pas forcément envie de raquer un taxi pour rentrer plus tôt, tu paies déjà assez cher ton pass Navigo. Le train redémarre en direction de Villeneuve, à vitesse réduite évidemment sinon c’est pas marrant. Tu arrives trois gares plus loin puis tu attrapes in extremis le RER qui te ramène chez toi. Tu pousses la porte de ton appart à 21h40. Joie. Bonheur.

Je suis webdesigner. Avec mes collègues, je gère un site web qui possède des clients et qui doit donc être fonctionnel 24h/24, 7j/7. Avant de faire un passage en production, nous nous assurons donc que tout fonctionne convenablement. Si une erreur nous échappe, soit nous la trouvons et la corrigeons dans les 10 minutes qui suivent, soit nous repassons à l’ancienne version du site qui n’avait pas de bug. C’est cela, à mon sens, respecter ses clients.

Et hier soir encore, la SNCF n’en avait strictement rien à faire de ses clients. Combien coûterait la mise en place d’une cellule de crise qui serait chargée de gérer tous les incidents, avec trains et conducteurs prêts à partir au cas où par rapport aux 25,18 milliards d’euros de C.A et aux 575 millions d’euros de bénéfice net qu’a fait l’entreprise publique en 2008 ? Je me souviens encore de notre cher président qui voulait faire de la ligne D sont cheval de bataille, qui pensait que les usagers avait le droit de voyager dans de meilleures conditions et surtout à l’heure. Ah là là, de bien belles paroles en somme. Comme toujours.

Mr Nobody et Invictus

2 jours, 2 séances, 2 films complètement différents pour plus de 4h de plaisir. Mr Nobody de Jaco Von Dormael et Invictus de Clint Eastwood. Oui je sais il y a comme un air de déjà vu dans ce début d’article 🙂

Mr NobodyUn enfant sur le quai d’une gare. Le train va partir. Doit-il monter avec sa mère ou rester avec son père ? Une multitude de vies possibles découlent de ce choix. Tant qu’il n’a pas choisi, tout reste possible. Toutes les vies méritent d’être vécues. (Allociné)

Mr Nobody est un film déconcertant. Dès le début, on navigue à vue dans toutes les vies de Nemo Nobody, on se perd entre les noms, les enfants, les allers retours entre hier (1975) et aujourd’hui (2092), entre ce qui est réel et ce qui ne l’est pas, ce qui a été vécu et ce qui n’est que pure invention. Petit à petit, on apprend à faire la différence, on apprend à cerner le personnage, sa (ses) vie(s), les choix qu’il a fait et qui les a déterminé(es).

Dans la vie, on doit faire un tas de choix, bons ou mauvais (mais là n’est pas le problème, chaque choix est un bon choix puisque vous l’avez fait). Chaque choix détermine qui vous êtes et qui vous serez dans le futur. Peut être que si vous aviez fait un autre choix, votre vie aurait-elle été meilleure. Ou pire encore. Mais nous ne le savons pas, nous ne le saurons jamais. Et nous devons vivre avec ça. C’est ce qui fait la particularité de la vie.

Et puis bon Diane Kruger en brune et cette put*$% de bonne chanson d’Otis Redding m’auront définitivement conquis.

InvictusEn 1994, l’élection de Nelson Mandela consacre la fin de l’Apartheid, mais l’Afrique du Sud reste une nation profondément divisée sur le plan racial et économique. Pour unifier le pays et donner à chaque citoyen un motif de fierté, Mandela mise sur le sport, et fait cause commune avec le capitaine de la modeste équipe de rugby sud-africaine. Leur pari : se présenter au Championnat du Monde 1995… (Allociné)

Clint Eastwood réalise des films et il le fait bien. Après un magnifique Gran Torino qui nous plongeait au cœur de l’Amérique et de la communauté Hmong, il traverse cette fois-ci l’Atlantique pour s’attaquer à l’histoire post-apartheid de l’Afrique du Sud et de son président Nelson Mandela.

Pendant plus de 2h, on suit donc Madiba (Morgan Freeman ressemblant à s’y méprendre au prix nobel de la paix 1993), tentant de réunifier un peuple par tous les moyens après plus de 40 ans de ségrégation. Il va trouver en Pienaar (Matt Damon) l’allié idéal pour réaliser cette tâche.

De très belles images de rugby (bien que je ne m’y connaisse guère dans ce sport, j’ai eu mal pendant les scènes de plaquage), un très grand Morgan Freeman, un joli discours prônant le pardon plutôt que la vengeance et une histoire ponctuée par le poème que lisait Mandela dans sa cellule de Robben Island et qui l’a aidé à s’en sortir (It matters not how strait the gate, How charged with punishments the scroll, I am the master of my fate, I am the captain of my soul. Invictus sur Wikipédia). Un bon cru Eastwood.

Le Concert et Avatar

Le week-end dernier, j’ai commencé ma To Do List 2010 ! Au cinéma.

2 jours, 2 séances, 2 films complètement différents pour plus de 4h de plaisir. Le Concert de Radu Mihaileanu et Avatar de James Cameron.

Le ConcertLe Concert raconte l’histoire d’Andrei Filipov, ancien chef d’orchestre du Bolchoï qui redevient, le temps d’un voyage à Paris, le maestro en interprétant Tchaïkovsky au Théâtre du Châtelet. A la fois drôle et émouvant, Le Concert présente toute une galerie de personnages attachants, du vieux communiste Russe qui ne vit que par et pour le PC à la jeune et talentueuse violoniste qui cache un lourd secret en passant par l’excellent directeur du Châtelet (génial François Berléand comme toujours).

Si l’action du début, qui se déroule en Russie, montre les différents aspects du communisme sur la population, le reste du film qui a lieu à Paris est hilarant, les membres du nouvel orchestre s’en donnant à cœur joie avec leur liberté retrouvée en quelque sorte.

AvatarAvatar ou une fable écologique mettant en scène le peuple Na’vi en proie à l’invasion humaine sur la planète Pandora. Visuellement époustouflant, on aime ou pas le dernier opus imaginé par Cameron. Moi j’ai aimé.

Comme je viens de le dire, le film est visuellement époustouflant. Les décors, notamment l’écosystème sur Pandora (forêt, arbres, plantes, animaux …) fourmillent de détails et font que l’on plonge littéralement dans l’univers des Na’vis. Même si la fin est prévisible à 100.000 kms, on se laisse porter par l’histoire de cet humain amoureux de sa Neytiri et qui va finir par épouser sa cause.

Cette année va être riche en films sympas et il y a de grandes chances que je passe plus de temps dans les salles obscures.

Regardez et jugez plutôt :

  • Mr Nobody avec l’excellent Jared Leto (done)
  • Gainsbourg vie héroïque (done)
  • Invictus qui promet d’être encore un grand Clint Eastwood (done)
  • Nine la comédie musicale avec Nicole (Kidman), Pénélope (Cruz) et Marion (Cotillard)
  • Inception une bizarre histoire d’architecture avec DiCaprio
  • In the air avec George Clooney (done)
  • Shrek 4 le dernier chapitre
  • Spiderman 4
  • Adèle Blanc Sec le dernier Luc Besson, entre autres …

Nora Hamzawi, le retour de la femme cyclope

Mercredi soir je suis retourné voir Nora. Et cette fois ci je ne suis pas arrivé à la bourre comme la dernière fois. J’ai donc pu apprécier le show en entier et croyez moi il a une fois de plus envoyé du lourd.

Était-ce parce que j’ai trouvé Nora plus survoltée que jamais, était-ce parce que l’on était les privilégiés d’une soirée privée comme elle dit ou bien parce que connaissant le phénomène je me régalais déjà à l’avance ? Toujours est-il que je me suis beaucoup plus marré que lors de la première.

Pendant une heure, Nora a enchaîné ses sketchs, passant de ses problèmes de “vents” à sa benta au pays basque, de la première fois où elle se fait raccompagner en voiture à sa vie post rupture en passant par son complexe de pieds. Mention spéciale à la parodie de l’émission de relooking qui est juste énooormissime.

Nora c’est un peu la bonne copine à qui il arrive tout un tas de mésaventures ordinaires et qui te raconte tout ça sur un ton décalé, juste parce que ça la soulage et qu’il vaut mieux en rire. Et toi, tu es là à l’écouter et à chaque fois qu’elle sort un truc tu te dis : merde elle a raison !

Nora Hamzawi

Le spectacle de Nora c’est comme un bon film que tu ne te lasserais pas de regarder. Pour moi ce serait genre Forrest Gump. Je pourrais regarder ce film 1 milliard de fois que j’y prendrais toujours autant de plaisir. Et bien le spectacle de Nora c’est pareil. Bon attention parce que je vous vois venir, je ne suis pas du tout en train de comparer Nora à Forrest Gump non non. Nora d’ailleurs est plus jolie que Forrest même si elle court moins vite (encore que je ne l’ai jamais vu courir). Bref arrêtons là la comparaison.

Voilà j’espère vous avoir convaincu et que vous êtes déjà en train de réserver votre place pour son show. Dépêchez vous d’aller la voir dans ce petit théâtre qu’est La Loge (must du must vous pouvez la voir en vrai et taper la discut avec elle après le spectacle) avant qu’elle ne remplisse les Zénith et autres Bercy et qu’elle ne s’affiche en 4×3 en noir et blanc, visage légèrement hors cadre, moue boudeuse et doigt près de la bouche (c’est bien ça ? ^^). Quand ce sera le cas, vous pourrez alors dire fièrement : “Nora, ah ouais je suis allé la voir à ses débuts dans une petite salle parisienne, ouais je savais tout de suite qu’elle avait du potentiel cette nana.” La classe internationale quoi !

Le Nora One Woman Show continue jusqu’au 31 mars tous les mercredis à 19h et c’est toujours au théâtre La Loge dans le 11ème.

Enfin, pour comprendre le titre de cet article, rien de mieux que Nora herself pour nous l’expliquer