Il a toujours aimé la nuit. La ville, la nuit. Et en particulier Paris. Pas celle des boîtes de nuit et des bars assourdissants. Non celle des quais de Seine, loin du bruit, loin des décibels, loin des blablas inutiles. Il a toujours aimé la nuit parce qu’elle lui permet de travailler, de réfléchir quand tout est calme.
Et justement ce soir, alors que son train était déjà loin et au lieu de prendre un taxi à la sortie du métro, il a marché. Comme souvent d’ailleurs. Ca faisait longtemps qu’il n’avait pas marché comme ça dans Paris, la nuit, après une soirée alcoolisée. Il aime se retrouver dans cette situation même s’il sait qu’il va devoir raquer pour un taxi. Il a l’impression que Paris est à lui, qu’elle lui appartient. Pas complètement faux vu qu’il y travaille et qu’il la fait vivre en quelques sortes.
Il aime cette situation car à mesure qu’il avance, qu’il marche pour se rapprocher de chez lui, il réfléchit, il se pose des questions et accessoirement il fait descendre son taux d’alcool dans le sang. Et puis il croise cette inscription à la craie sur un des ponts menant à l’île Saint Louis : La vie est belle.
Oui sûrement. Pas complètement en fait. Il manque toujours cette ELLE pour que le tableau soit parfait et qu’il rentre dans la norme. Pourtant il n’aime pas trop être dans la norme. Et ce n’est pas “L’amour dure trois ans” de Beigbeder qu’il vient d’entamer qui le contredira. Alors il se repose tout plein de questions (oui il adore se poser tout plein de questions), se demande ce qui cloche, s’il a fait des trucs ou si au contraire il n’en a pas fait, pourquoi eux et pas lui …
Et puis il regarde la photo qu’il a pris sur son APN : La vie est belle. Oui définitivement.
Il héle un taxi qu’il le ramène chez lui.
la roue tourne!
Je me pose aussi souvent cette question : “pourquoi elles et pas moi” pour certaines choses. Il parait que le vie est bien faite. Il parait…