Chris Marker est mort

“Chris Marker est mort”.

Cette annonce hier matin m’a mis un coup. Et pourtant pour être tout à fait franc, je ne connaissais que très peu l’homme et sa carrière. Sauf qu’il y a environ une dizaine d’années, j’ai vu La Jetée, un court métrage de 28 minutes qu’il a réalisé en 1962. Et que ce film m’a marqué à jamais. Peut-être parce que je suis fan des films post-apocalyptiques, peut-être parce qu’il ne ressemblait à rien de ce que j’avais vu jusqu’à présent (et d’ailleurs il ne ressemble toujours à rien de ce que j’ai vu), peut-être parce que voir Paris subir une troisième guerre mondiale m’a fait réfléchir, peut-être parce que j’aime les idées dont il traite, la mémoire, les souvenirs d’enfance, le temps qui passe…

Je vous laisse avec ce film.

Avenue Q à Bobino

Avenue QDes places de 3ème catégorie prises à la dernière minute juste comme ça parce qu’on avait rien à faire ce samedi soir là et que les critiques étaient bonnes.

L’aventure Avenue Q a commencé comme cela pour nous.

Arrivés au théâtre Bobino, nous trouvons très vite nos places. Sur le côté. Nous voyons à moitié la scène. Bof! Heureusement, 5 minutes plus tard un gentil monsieur vient nous upgrader en deuxième catégorie, pratiquement face à la scène. Youpi! S’il ne faisait pas une chaleur torride dans ce théâtre tout serait parfait. Mais passons au spectacle.

Avenue Q est une comédie musicale en deux actes, créée à Broadway en mars 2003. Elle est jouée à Paris depuis le 7 février 2012 et a été adapté par Bruno Gaccio. C’est un mélange entre le Muppet Show, 1 rue Sésame pour les marionnettes et South Park pour l’humour décalé.

L’histoire se déroule sur l’Avenue Q (oui parce que les Avenues A, B et C sont trop chères pour nos protagonistes). Elle suit la vie de personnages (humains et marionnettes) à peine trentenaire qui découvre la vie adulte, entre problèmes pour trouver un job, l’amour ou donner un sens à leur vie. Ça parle d’homosexualité, d’amour, de couple, d’internet et de cul (la cultissime chanson “Internet c’est pour le cul” de Trekkie Monster), d’amitié, de racisme… Bref des sujets auxquels nous sommes tous plus ou moins confrontés. Mais c’est raconté en musique et en chanson donc ça passe tout de suite mieux 🙂

la-troupe-avenue-q-paris-bobino

Que dire sinon que les performances vocales des artistes sont époustouflantes, notamment celle de Prisca Demarez qui interprète Kate Monster et Lucy la Salope.

Que l’ambiance est bon enfant, qu’on rigole aux petits malheurs (et aux bonheurs) des uns et des autres.

Que les Amis Pourris sont tordants.

Qu’on passe un agréable moment dans ce quartier.

Avenue Q c’est jusqu’au 26 mai à Bobino et bientôt en tournée en France.

Avenue Q

Tim Burton à la Cinémathèque Française

Tim BurtonAprès Brune Blonde, après Stanley Kubrick, la Cinémathèque Française propose depuis quelques semaines de partir à la découverte de l’œuvre de Tim Burton. J’y suis allé. Impressions.

Conçue par le MoMA en 2009, Tim Burton, l’exposition, retrace donc la carrière de ce réalisateur américain à travers ses films. De Pee-wee’s Big Adventure en 1985 à Alice in Wonderland en 2010.

On y retrouve beaucoup de croquis, de dessins, de notes, de peintures et de sculptures. Bref on plonge directement dans l’univers fantasmagorique de Burton. Et on découvre au passage son réel talent de dessinateur. Et son imagination débordante pour créer des créatures assez bizarres.

On passe devant les croquis qu’il esquissait quand il était ado aux figurines grandeur nature des noces funèbres, de ses photographies originales aux figurines de l’Etrange Noël de Monsieur Jack. Viennent ensuite l’univers coloré de Beetlejuice puis celui d’Edward Scissorhands qui présente un des arbres sculptés par Edward (un cerf), la tenue que portait Johnny Depp et une de ses étranges mains ciseaux … ou peut être est-ce ciseaux mains.

Un grand écran permet ensuite de se faire une idée de sa filmographie à travers des morceaux choisis. En bonus, la bande annonce de Dark Shadows prévu pour cette année.

Une vingtaine de têtes de Jack alignées, toutes représentant une humeur et des expressions différentes et quelques croquis viennent clore l’univers de The Nightmare Before Christmas.

On passe malheureusement très vite sur ses films suivants (Mars Attacks, La Planète des Singes ou encore Alice in Wonderland), les pièces présentées étant très peu nombreuses. C’est dommage.

L’exposition se termine sur la robe rouge que porte Eva Green dans Dark Shadows et des croquis originaux du réalisateur.

Tim Burton, l’exposition, c’est à la Cinémathèque Française jusqu’au 5 août.


Exposition Tim Burton à la Cinémathèque… par lacinematheque

Tim Burton, l’exposition

L’amour dure trois ans et Millenium

Ça fait longtemps que je n’ai pas parlé cinéma ici. On y va avec deux films vus récemment.

l'amour dure trois ansL’amour dure trois ans de Frédéric Beigbeder d’après son roman éponyme. Avec Gaspard Proust et Louise Bourgoin.

Le pitch : Marc Marronnier, critique littéraire et chroniqueur mondain vient de divorcer d’Anne. Il commence alors l’écriture d’un livre sur cette certitude que l’amour dure trois ans. Jusqu’au jour où il rencontre Alice, la femme de son cousin …

J’ai lu le livre il y a quelques années déjà et à vrai dire je ne m’en souviens plus trop ^^. Donc aucune idée si cette adaptation ciné est fidèle ou non. Bon vu que c’est Beigbeder lui même qui est à la réalisation j’imagine que ça reste plutôt fidèle. Le film est sympa, on passe un bon moment mais l’ambiance reste quand même très très parisienne. Meilleur moment du film : le mariage de Jean-Georges, interprété par JoeyStarr, avec un surfeur.

MilleniumMillenium de David Fincher d’après le roman de Stieg Larsson. Avec Daniel Craig et Rooney Mara.

Le pitch : Mikael Blomkvist, journaliste, est engagé par un industriel suédois, Henrik Vanger, pour enquêter sur la disparition de sa nièce Harriet une dizaine d’années plus tôt. Lisbeth Salander, jeune rebelle super douée, est chargée de se renseigner sur Blomkvist. Ils vont finalement être amenés à  travailler ensemble pour résoudre cette enquête …

Alors déjà, le générique est super classe. Très noir, très geek. Ensuite, l’ambiance est assez pesante tout au long du film de par l’histoire et de par les paysages enneigés de Suède. Il y a quelques scènes bien trash, un peu à la Fincher époque Seven. Mara est excellente en fille complètement à l’ouest, asociale, très intelligente et hyper violente quand il le faut. Craig fait une bonne prestation en journaliste d’investigation à lunettes même si par moment on a du mal à croire à son personnage (le côté musclé de James Bond refaisant surface). Pour finir, la bande son colle bien au film et ajoute ce petit plus à l’atmosphère déjà bien pesante.

Le mec de la tombe d’à côté de Katarina Mazetti

Le mec de la tombe d'à côtéDésirée, bibliothécaire et citadine, vit dans un appartement tout blanc. Elle se rend quotidiennement sur la tombe de son mari qui a eu le mauvais goût de mourir trop jeune.

Benny, lui, est agriculteur et vit dans sa ferme avec ses 24 vaches laitières. Il se rend aussi quotidiennement au cimetière depuis le décès de sa mère.

C’est lui le mec de la tombe d’à côté. Lui qui énerve Désirée avec son apparence de vieux beauf et la stèle tape-à-l’oeil qu’il a fait ériger pour sa mère. C’est elle qui énerve Benny, qui la nomme la Crevette, parce qu’elle occupe tout le banc du cimetière avec son bonnet et son carnet de poésie.

Et puis un jour un sourire éclate. C’est le début d’une histoire d’amour. Arriveront-ils à passer au-delà des préjugés ? Quels sacrifices sont-ils prêts à faire par amour ? Est ce qu’un paysan peut sortir avec une intello et inversement ?

Je me suis marré du début à la fin avec cette histoire d’amour suédoise. C’est bien écrit, drôle, chacun, homme et femme, en prend pour son grade. C’est marrant de voir comment chacun des protagoniste interprète cette histoire d’amour à sa façon, selon ses critères sociaux, comment ils tiennent sur leurs positions jusqu’au bout, comment ils arrivent malgré tout à faire des efforts pour satisfaire l’autre, comment tout en étant le contraire l’un de l’autre, ils arrivent à communiquer.

Morceaux choisis :

En général, je n’éveille pas plus d’intérêt chez les beaux mecs que le dessin de papier peint choisi par un responsable de HLM.

J’étais tombé amoureux d’elle. Ce n’était pas comme un déclic. Plutôt comme quand je touche la clôture électrique sans faire gaffe.

Désirée -j’ai du mal avec son prénom. Il sonne à la fois cassant, constipé et hautain, tout ce que je croyais qu’elle était au début. Moi, je l’appelle la Crevette. Ca lui va tellement bien que c’en est presque méchant. Pâle, recroquevillée sur ses parties molles, une carapace autour. Et de longues antennes.

Décolorée comme une vieille photo couleur qui a trôné dans une vitrine pendant des années.

Le mec de la tombe d’à côté de Katarina Mazetti, Ed. Babel