La solitude des nombres premiers de Paolo Giordano

La solitude des nombres premiersLes nombres premiers ne sont divisibles que par 1 et par eux-mêmes. Soupçonneux et solitaires, certains possèdent cependant un jumeau dont ils ne sont séparés que par un nombre pair.

La solitude des nombres premiers, c’est l’histoire d’Alice et Mattia, deux écorchés vifs qui possèdent chacun leurs secrets et qui un jour vont être amenés à se croiser. Elle, passionnée de photo, a un passé plutôt douloureux et se sent exclue du monde. Lui, passionné de mathématiques, a également vécu un traumatisme durant son enfance et refuse de faire partie du monde.

Leur rencontre au lycée va être le point de départ d’une relation qui va perdurer jusqu’à l’âge adulte. Durant leur vie, il ne vont cesser de se croiser, de s’effleurer, de s’éloigner, en espérant qu’un jour toutes leurs souffrances vont disparaitre pour laisser place à leur amour.

Ça faisait longtemps que je n’avais pas lu une histoire aussi magnifique, que je n’avais pas été aussi passionné et impatient de connaître la fin d’un livre. Paolo Giordano nous emmène en Italie à la rencontre de ses deux jeunes solitaires dans un monde à priori pas fait pour eux et qui vont trouver en chacun de l’autre la force de se battre, d’essayer de changer, de tout quitter ou presque. Giordano réussit à nous faire pénétrer les sentiments les plus profonds de ces deux adolescents en quête de repère, de ces deux adultes qui cherchent ou se cherchent sans forcément (se) trouver.

Ce livre m’a fait penser à la chanson que chantait Jeanne Moreau dans Jules et Jim de François Truffaut : le tourbillon de la vie.
“On s’est connu, on s’est reconnu, on s’est perdu de vue, on s’est r’perdu de vue, on s’est retrouvé, on s’est réchauffé puis on s’est séparé, chacun pour soi est reparti dans le tourbillon de la vie, je l’ai revue un soir aïe aïe aïe, ça fait déjà un fameux bail.”

La solitude des nombres premiers a été récemment adapté au cinéma.

Dessine-moi un parisien

Dessine moi un parisien… ou l’art de se moquer des petits travers de cette population si particulière (dont je fais partie … enfin quand ça m’arrange évidemment) qu’on aime détester.

Olivier Magny, l’auteur, lui même parisien, croque avec humour et auto-dérision (oui le parisien aime se moquer de lui même, c’est ce qui le rend supérieur au Français moyen), tout ce qui fait la vie, les petites habitudes, le langage des parisiens, ses relations avec la province, etc. En terminant chaque chapitre par un conseil utile et un parlez parisien qui vous permettra tout de suite d’en reconnaitre un dans la rue.

J’ai lu ce livre d’une traite dimanche et je me suis marré du début à la fin. C’est très fin, ça se moque très bien des parisiens, c’est hyyyyppperr sympa. Bon par contre, sur environ 1 chapitre sur 4, je me suis exclamé : merde c’est moi ça !!! Je devrais peut être commencer à m’inquiéter 🙂

Petits morceaux choisis :

Trois critères conditionnent la coolitude à Paris : posséder un iPhone, porter des Converse et manger des sushis. A Paris, aimer la cuisine japonaise n’implique rien d’autre que d’apprécier les sushis. Cet emballement atteint son apothéose avec la découverte de la rue Saint-Anne.

De nos jours, le Parisien affichera sur son mur, sur son frigo ou dans ses toilettes une photo de Robert Doisneau. Le choix de la photo affichée sera un indicateur sûr de caractérisation sociale. Le bas de la hiérarchie est à l’évidence le plus connu de ses clichés : Le Baiser de l’Hôtel de Ville. Toutes les adolescentes parisiennes possèdent une reproduction de cette image.

A Paris, il n’est pas nécessaire de tenter de différencier les Asiatiques. Ils sont tous chinois.

Dessine-moi un parisien, Olivier Magny, Ed. 10/18

Life in a Day

Le 24 juillet 2010, comme des milliers de personnes à travers le monde, j’ai participé à une expérience unique au monde : Life in a Day.

Le principe était simple : filmer sa vie, sa ville, ses envies, ses désirs, ses peurs, la vie … sur un seul jour pour que, mis bout à bout, tous ces rushes deviennent un long métrage.

Même si au final mes images n’ont pas été sélectionné, je garde un merveilleux souvenir de cette journée si particulière, une journée où j’ai eu l’impression de participer à quelque chose d’énorme à travers le monde, une journée où j’ai pu filmer Paris, ses rues, ses habitants, ses monuments, son métro, une journée qui s’est terminée au 7ème ciel, Josh T. Pearson en concert privé, le Sacré Coeur en toile de fond.

Réalisé par Kevin MacDonald et produit par Ridley Scott, “Life in a Day” sortira en juillet.

Voici la bande annonce :

La chaîne Life in a Day

Stanley Kubrick à la Cinémathèque Française

Expo-Kubrick-Cinematheque46 ans de carrière, 13 films. Le tout résumé sur deux étages. C’est à la Cinémathèque Française jusqu’au 31 juillet.

Stanley Kubrick, l’exposition, retrace film après film, du Baiser du Tueur en 1954 à Eyes Wide Shut en 1998, la carrière exceptionnelle de ce grand réalisateur. Des extraits de scénarios, des correspondances, tout un tas de documents de recherches, des photos de tournages, des costumes et accessoires originaux, cette exposition, extrêmement riche et documentée, permet de comprendre et de pénétrer l’univers de Kubrick, génie, perfectionniste, visionnaire.

L’exposition commence au 5ème étage. On y accède par un ascenseur. Quand les portes se ferment, les deux petites jumelles de Shining font leur apparition. Ça a le don de vous mettre direct dans l’ambiance.

On suit donc l’ordre chronologique de réalisation des films, en commençant par Fear and Desire (1953), Le Baiser du Tueur (1954) puis l’Ultime Razzia (1956). De nombreuses photos de tournage jalonnent le parcours, des notes de frais engagés. Les Sentiers de la Gloire (1957), première collaboration avec Kirk Douglas. Extraits du film, esquisses, dessins.

Spartacus (1960) sera la seconde collaboration avec Kirk Douglas qui après s’être engueulé avec le réalisateur original, imposera Kubrick pour le remplacer. Kubrick dira de Spartacus qu’il est le seul film sur lequel il n’a pas eu le contrôle total. Là encore des photos de tournage, extraits du films et costumes originaux.

Lolita (1962) où on retrouve plein de clichés originaux et Docteur Folamour (1963) avec des esquisses impressionnantes de ce qui sera le poste de commandement et l’original de la bombe, continuent de nous faire pénétrer dans l’oeuvre de Kubrick.

Puis vient 2001 : l’Odyssée de l’Espace (1968). Incroyable même si je me suis toujours endormi devant 🙂

Là encore les pièces présentées sont sublimes. De la maquette de la centrifugeuse aux roughs des costumes, du casque de Keir Dullea au monolithe noir et au costume de singe. Il ne manque que HAL-900.

Mais déjà Beethoven résonne dans la pièce à côté. Malcolm McDowell n’est pas loin. Orange Mécanique (1971). Textes, coupures de journaux, extraits du film d’un côté tandis que de l’autre on se croirait au Moloko Vellocet avec le costume d’Alex et les tables si particulières de ce bar qui ne servait que du lait enrichi!

Barry Lyndon (1975), mon préféré, est le suivant sur la liste. Entre costumes d’époques, correspondances et cet objectif Carl Zeiss si particulier (ouverture à 0.7) qui a permit de filmer en lumière naturelle, à la bougie pour certaines scènes. Epoustouflant.

On entre dans l’univers de Shining (1980) avec les robes des deux jumelles rencontrées dans l’ascenseur. Des photos d’un hôtel américain qui a servi d’inspiration, une reproduction du labyrinthe et deux haches qui ont servi à Jack Nicholson.

Direction le 7ème étage en passant devant des aquarelles de Christiane Kubrick représentant son mari. Full Metal Jacket (1987) et Eyes Wide Shut (1998) clôturent cette partie avec des tonnes de photos.

On découvre ensuite la carrière de photographe de Kubrick avec de nombreux clichés en noir et blanc et on accède enfin aux nombreux documents qu’il avait amassé pour des films qu’il n’a jamais tourné (Napoléon, Aryan Papers) et à ses nombreux objectifs.

Stanley Kubrick, l’exposition, c’est à la Cinémathèque Française jusqu’au 31 juillet et à partir du 1er juin, rétrospective nationale pour découvrir ou redécouvrir 7 de ses films sur grand écran.

Stanley Kubrick, l’exposition

Scream 4 de Wes Craven

Parce que

– la toujours aussi délicieuse même 15 ans après Neve Campbell

– Courtney Cox toujours aussi arriviste dans le rôle de Gale Weathers et David Arquette toujours aussi benêt dans le rôle de Dewey

– le retour du duo gagnant Wes Craven à la réalisation et Kevin Williamson au scénario

– je dois à Scream un pan entier de ma culture ciné, celle des films d’horreur (Halloween, Nightmare on Elm’s Street et tous les autres Freddy, Vendredi 13, La colline a des yeux, Psychose …)

– la scène d’ouverture avec le film dans le film dans le film

– la manière dont ils arrivent à se moquer de leur genre et de jouer pendant tout le film avec ça

– Marco Beltrami toujours pour la bande-son

– Ghostface

– la réplique culte de la fin : “The first rule of remakes : don’t fuck with the original”

– Sidney Prescott est immortelle

Et toi ? Tu l’as vu ? Tu as aimé ? Un peu ? Beaucoup ? Passionnément ? A la folie ? Pas du tout ?

Scream 4