10 ans !!!
Voilà déjà 10 ans que tous les ans début septembre, comme pour faire un pied de nez à la morosité de la rentrée, la Compagnie Jo Bithume et la ville d’Angers organisent les Accroche Cœurs, festival des arts de la rue où se mêlent dans un énorme et joyeux bordel compagnies de théâtre, cirque, fanfares, cinéma, improvisation, happening, installations plastiques, spectacles en tous genres et qui se terminent toujours par un incroyable pic nic dominical sur les berges de la Maine, face au château du Roi René.
Cette année, ce pic nic aura un goût particulier. Ce sera en effet le dernier d’une longue série, celui qui clôturera définitivement l’aventure des Accroche Cœurs. Car Jo Bithume comme la ville d’Angers ont décidé de ne pas reconduire le festival l’an prochain. Et c’est peut être aussi bien comme ça.
Partir dans la fleur de l’âge, partir avant de faire l’année de trop. Depuis deux ans, les Accroche Cœurs s’essoufflent à mon goût. Il est vrai que trouver un thème qui fédère tout le monde, tout inventer autour de lui, répéter, préparer, lancer des milliers d’invitations, recevoir des compagnies du monde entier pendant quelques jours, c’est un travail de titan et un défi que la compagnie Jo Bithume a su relever au fil des ans mais qui commence à trouver ses limites. Et puis la compagnie a de nombreux autres projets en cours et tourne un peu partout hors de nos frontières. Et tout cela a un prix que la ville n’est peut être plus en mesure de payer.
Alors, comme ça fera dix ans et que ce sera la dernière cette année, petite rétrospective.
Le premier souvenir qui reste gravé dans ma mémoire date de 2000. J’ai dîné sur la route en plein milieu de la ville. Imaginez. Imaginez, une grande place en plein cœur d’Angers. Une place encadrée par de magnifiques immeubles de pierres, par le grand théâtre, les galeries Lafayette, des restaurants, une place qui a l’habitude de voir passer bus et voitures. Imaginez maintenant cette place, au crépuscule, vidée de sa circulation et sur cette place des tables. Des dizaines de tables dressées pour le dîner. La température de ce début septembre est idéale. Imaginez maintenant des centaines de photophores posés sur tous les balcons des appartements donnant à la place des allures de sapin de noël géant. Imaginez aussi, à 10 mètres de hauteur, un lustre, un lustre géant composé de centaines de bougies. Tout ça grâce à la compagnie Carabosse. Voilà vous imaginez. Et bien ça, ça s’appelle un dîner aux chandelles sur la place du Ralliement, un soir de septembre et ça ne s’oublie pas.
Souvenirs encore. Cette fameuse année 2006. La plus fantastique à mes yeux. Cette année là (non je ne chantais pas pour la première fois et autour de moi les claudettes ne dansaient pas c’est bon), Angers a vu la vie en rose. Tout en rose. Et moi aussi.
Habillé de la même couleur pour ne pas dépareiller. Même les lunettes fournies nous faisaient voir la vie en rose. Je n’ai jamais vu ma ville comme ça. Des décorations de folies dans les rues, des petites culottes de la rue Saint Aubin aux lions du jardin du mail recouverts de peinture rose pour l’occasion, toute la ville a joué le jeu.
Je me souviens de ce déferlement de rose rue Lenepveu, le grand défilé rose orchestré par les brigades roses de la compagnie Jo Bithume, des brigades qui n’avaient qu’un seul but, l’Amour, le Bonheur, la Vie en Rose quoi !!!!!. La marée humaine rose s’est ensuite posée devant le théâtre pour écouter le chef des brigades parler et porter la bonne parole puis a continué son chemin, croisant un char d’assaut au passage pour terminer devant le château et un verre de rosé bien frais (bah ouais rose jusqu’au bout qu’on vous dit).
Je pourrais encore continuer comme ça longtemps tellement les années sont riches en souvenirs mais je vais m’arrêter là. Après tout, si vous voulez voir ce qu’est un vrai festival d’arts de la rue, viendez le week end du 12 septembre à Angers. Ne le loupez pas, c’est le dernier, je vous aurais prévenu. En tout cas, moi j’y serais.
Avant de terminer quelques noms comme ça, quelques découvertes et de bons souvenirs depuis 10 ans :
L’illustre famille Burattini
Don Quichotte
Circus Baobab
Victor Frankenstein
La fanfare Jo Bithume
Charles Lindbergh et son Spirit of Saint Louis
Les plages de sable autour de la gare
Décor Sonore et les illuminations sur le Grand Théâtre
…
Ah oui une dernière chose, le thème de cette année : Anges et Démons. Enjoy !