Il y a des évènements qui marquent plus que d’autres, ceux où tu sais exactement ce que tu faisais et où tu te trouvais quand ça s’est passé. Le 11 septembre 2001 par exemple. Je sais dans quelle salle je me trouvais, sur quelle chaise j’étais assis, devant quel ordinateur et sur quel site j’ai appris la nouvelle (Yahoo dans ce cas précis).
Le décès de Michael Jackson en est un autre. Je revenais d’une soirée plutôt arrosée au cours de laquelle la rumeur avait enflé au fil des heures, le roi de la pop serait mort. J’ai eu beaucoup de mal à le croire jusqu’à ce que je parcours des dizaines de sites pendant une bonne partie de la nuit, au son de tous ses albums. Une semaine plus tard, je m’envolais pour Los Angeles. Les messages, les fleurs, les bougies, les dizaines et dizaines de fans scotchés devant son étoile sur Hollywood Boulevard venaient confirmer le pire. La cérémonie retransmise en live sur CNN depuis le Staples Center et regardée depuis ma chambre d’hôtel dans l’Utah mettait un point final à cet évènement.
Un an après, que reste-il ? Des images, des photos, des clips. Des musiques qui passent toujours sur mon iPod. Des rumeurs dont se délecte encore la presse à scandale qui n’a vraiment rien d’autre à faire que de ternir l’image d’un mort. Et puis il reste trois enfants. Sans papa. R.I.P M.J.
Ce matin, c’est musique. Et pas n’importe laquelle. Celle qui nous vient tout droit des USA. Bon je vous rassure (ou pas d’ailleurs) c’est la même que chez nous. Ayant passé trois semaines cet été à parcourir l’ouest américain en voiture, j’ai eu le temps et le loisir d’écouter la radio pendant mes longs moments sur la route.
Avec 40.000 stations de radio j’avais vraiment le choix. Je naviguais souvent entre les différentes stations mais revenait toujours aux trois quatre mêmes. Entre la station spéciale “Live from Graceland” qui ne passait que du Elvis à longueur de journée, les stations avec les tubes pop/rock du moment genre Virgin/NRJ, celle qui ne passait que des vieux tubes des 60’s, celle encore qui ne jouait que de la country, j’ai pu apprécier la diversité musicale de ce merveilleux pays.
Et tout ça grâce à Sirius XM, la radio par satellite.
Bon si je vous parle de tout ça c’est parce que j’ai fait un constat. C’est que là bas comme ici, t’es obligé à un moment ou à un autre de te taper toutes les musiques commerciales une fois, parfois même deux sinon trois fois par jour (ouais ça dépendait du nombre d’heures que je passais dans la voiture). J’ai donc eu le droit à Britney, Justin, Pussycat Dolls, Beyoncé, T.I, Rihanna, Ne-Yo, Lady Gaga, Pink en boucle pendant trois semaines. Autant dire que je connais maintenant les mélodies par cœur. Même Elvis ça va un moment mais faut pas trop pousser quand même.
Bon j’arrête de râler, vous allez me dire que j’aurais pu éteindre la radio. Et bien je vous répondrais que non je n’avais pas envie. J’étais dans un pays inconnu jusqu’alors et il parait que pour comprendre un pays, il faut regarder sa télé et écouter sa radio. C’est donc ce que j’ai fait, dans la voiture, dans les motels, j’apprenais un peu chaque jour.
Sachant que je suis arrivé une semaine après la mort de Michaël Jackson, je vous laisse imaginer ce que j’ai pu bouffer en émissions et talk show en tous genres sur Bambi. Sans parler des automobilistes qui mettaient à fond M.J dans leur cabriolet. Le jour de ses funérailles au Staple Center, j’étais du côté de Bryce Canyon (à environ 850kms de L.A). Ce matin là, CNN passait en live la cérémonie pendant que je me préparais pour partir. Le soir même, à Page, près du Lake Powell, j’avais le droit aux meilleurs moments avec LE passage de la petite Paris en boucle une dizaine de fois au moins avant que je change de chaîne.
Bref tout ça pour vous avouer le secret qui me pèse depuis que je suis revenu et qui doit sortir ce matin pour soulager ma conscience. Je vous ai donc dit que j’écoutais beaucoup de musiques commerciales. Parmi celles ci, une revenait vraiment tous les jours, deux fois par jour. Et bien je me suis mis à l’aimer. La chanson, pas l’artiste. Ouais faut pas déconner non plus. Moi qui en France ne peut pas du tout la blairer, je me suis surpris à aimer ce qu’elle faisait. Quand cette chanson passait, je montais le son, vitres baissées et toit ouvrant ouvert, et je chantais à tue tête. Des routes désertiques du Nevada à la Pacific Coast Highway de Californie en passant par la 66 en Arizona, pas une route sans que je chante Circus de Britney Spears.
C’est bon allez-y vous avez le droit de vous moquer.
Comme je suis beau joueur, je vous ai fait une petite compil’ des titres dont je me souviens. Alors appuyez sur play, cliquez sur mon set America 2009 et vivez ma vie de routard aux USA.
La soirée avait pourtant très bien commencé. Après une dure journée de travail, un barbecue était organisé par Fubiz au Limelight, bar situé au pied de la BNF. Au menu, saucisses frites, Mix DJ et quelques bouteilles descendues avec l’aide de Delphine. Et puis des photos tout plein comme toujours. La chance aussi de pouvoir essayer son Canon FT QL de 1966. Sérieux j’adore le bruit du déclencheur 🙂
Bref, après une soirée bien arrosée et la tête qui tourne sans pouvoir s’arrêter dans le RER, je m’en allais rejoindre les bras de Morphée pour une nuit bien méritée. Evidemment, avant d’aller me coucher, j’ai allumé mon Mac. Et c’est là que l’autre extrême a fait son apparition. Twitter, Facebook, les éditions des journaux français et américains en ligne pour être sûr de ne pas faire un mauvais rêve. Non, malheureusement.
Parce que ce mec, ce n’était et ce n’est toujours pas qu’un chanteur pour moi. Ce mec a bercé mon adolescence. Dirty Diana en 45 tours (oui à mon époque j’achetais des vinyles et alors ?) a été mon premier achat. Ont suivi Dangerous, HIStory, Thriller en cd. Dangerous sur lequel figure une chanson qui pour moi reste l’une des plus belles. “Will you be there” (http://www.deezer.com/track/866995), des choeurs incroyables au début, une mélodie qui va bien et cette promesse en toute fin “I’ll never let you part, For youre always in my heart”. A chaque fois, je chantais avec lui grâce au livret qui contenait les paroles des chansons.
Je n’ai pas pour habitude d’avoir des regrets. Pourtant ce soir, j’en ai un. Celui de ne pas l’avoir vu en concert.
Alors, comme pour compenser, je me passe en boucle ses chansons depuis que je suis rentré. Et je frissonne à chaque note. Ouais je sais c’est con mais je m’en fous. La musique fait partie intégrante de ma vie, je ne peux pas vivre sans elle. Lui tenait et tient toujours une bonne place.
Dans un mois, je rentre chez mes parents. La première chose que je vais faire ? Me passer mon 33 tours “Thriller” sur ma vieille platine disque. Ouais j’ai aussi Thriller en cd mais croyez moi, en vinyle y’a pas photo ça sonne carrément mieux. Et puis je me regarderais peut être Thriller, Ghosts ou HIStory World Tour aussi.
Bon allez, il est plus de 4h du mat’, je termine tout juste le disque 2 de History, Past, Present and Future. Demain à mon réveil, tout ceci ne sera qu’un mauvais rêve. Tout le monde sait que les rois ça ne meurt pas hein ?